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Gymnopédies et escroqueries seraient-elles les mamelles de la vie paginée? Montaigne d’un côté (Quand je danse, je danse), le tiroir-caisse du best-seller de l’autre. Ce n’est pas Onfray qui contredira, ni Hugo, ni Mickey Mousse, pourquoi pas Mickey Mousse? (Il paraît que le Covid affole les rotatives, foi de covidé!)
Existe-t-il un Balzac aujourd’hui, un seul? L’époque en aurait pourtant bien besoin. Et les enfants de Marcel Duchamp, où sont-ils pour taguer de moustaches Macron, De Croo (très Jr.) ou Biden en signant Rrose Selavy? Et un Proust pour dire la vacuité du style faisant l’homme? Et un Maïakovski pour célébrer le train fou des utopies concrètes? Pour l’avenir, voyez le passé
Lénine en dadaïste, plus vrai-faux que nature. Dieu avec ou sans tee-shirt. Sartre entre les lignes, un peu honteusement. Mrs TS Eliot, ballerine en magasin de porcelaine. Qui a dit que la littérature, ça ne mène à rien?
Pour clore cet infect 2020 infecté de façon dignement eschatologique, rien que des paradis artificiels, fantômes du passé et du présent, sans masques! sans anémie spirituelle pandémique! On a cité Dumézil, Peter Weiss, Handke, di Lampedusa et Barbara à la flamboyante crinière, leur élixir coule à flot.
Petits bobos culturels (cote de rangement: Kulchur). Heidegger? Papa m’a interdit de lire. Sartre? Entre emmerdant et emmerdé. Rancière? Papa m’a obligé de lire. Houllebecq? Papa lit en cachette. John Ford? Qu’est-ce qu’il fout ici?
Octobre est un bon mois pour lire Nietzsche (un rigolo), mais encore Milne (un extra-terrestre) ou Aragon (un roc, cristallin). Feuilles mortes? Non, dit le vent, voyez comme elles dansent!
Est-ce que Marx a lu Ellul? Et Proust, a-t-il siroté du Larkin? Sollers, faut pas demander, il a tout lu, à commencer par lui-même. Vogue la galère avec ses rames de papier!
Programme culturel pour un siècle sénile. Rien voir, rien entendre, rien lire qui déplaît, offense, tracasse, dévie, blasphème, découche, divorce, instruit, éclaire...
La relâche juilletiste et aoûtienne s’est habillée de quelques lectures de pages gazonnées où l’on voit s’ébattre, immortels, les enfants Marx et Manchette, Rilke et Rouzeau, Véry et Desnos. Un petit tour et s’en vont et reviennent
La phase en principe ultime du procès pour statuer sur la demande des États-Unis d’extrader le journaliste et lanceur d’alerte Julian Assange s’ouvre ce lundi 7 septembre. Enjeu: crucial. Tumulte: néant (quasi)
Brouillard
L’amour en littérature, faut pas être philosophe pour constater que c’est "porteur". La preuve par l’inbâillonnable Badiou, l’atrabilaire Schopenhauer, l’espiègle Aragon mais encore et surtout, ce vieux fou de Stendhal. En juillet, je me concentrerai peut-être sur la mort en littérature. Si je (et la planète) vis jusque là
Rock around the bunker, chantait Gainsbourg (RIP). Le IIIe Reich, pas mort, en littérature, et c’est heureux: pas oublier! Cette fois, grâce à Steiner et Glowinski. Applaudissent en mezzanine, Milton, Freud & Thomas Mann...
Avril, la moisson n'est même pas rouge, plutôt carrément pâlotte. À la petite école, on m'aurait dit: devoir rendu trop tard et trop court, vous me recopierez cent fois... Cent fois Saramago? Alors, oké. Pour le Hareng, ni saur, ni pendouillant sur un mur blanc, il sera fourni en prime. Quant à Radiguet, c'est un mélo susceptible de séduire l'instit'
L'épidemie, elle est où, finalement. Dans les miasmes aéroportés? dans les têtes? dans les médias? la ferveur scoute? Ohé, Dame aux yeux bandés, ne voyez-vous rien venir?
Lu en mars, pas grand-chose. Il y a des mois comme cela, quelques fois par siècle. Confinement oblige, on sort tout le temps, et marcher ou véloter en lisant: hasardeux. À la fête, néanmoins, Godard, Flaubert & Bury. Le reste? Même pas de la littérature.
Lus en février, mi-pluviôse, mi-ventôse, avec les ténèbres faiblement étoilées de son ciel plombé: à quai, sur le pont, embrumés par Turner, c'est en tâtonnant qu'on arrive à trouver refuge auprès de Guillevic et John Berger. Un peu plus loin, à peine moins fantomatique, Gabriel García Márquez. Pour le dur retour à la réelle réalité, vodka sec: Edward Snowden et Emmanuel Todd.
Comment entamer l'an neuf du bon pied? En faisant comme si. Comme si cela nous concerne pas. Mais en chavirante compagnie, s'il vous plait, des pouilleux des terres bibliques, des poètes que l'oubli a maudit, ou momifiés de mythologies rétroprogessistes, voire encore des égarés du Graal perdus dans le dédale du Parlement.
Décembre a des allures de ligne droite. À tombeau ouvert vers le fade néant de l'année nouvelle. À plusieurs, dans une Oldsmobile fifties décapotée, c'est plus déluré. Sur la banquette arrière, Thomas Hardy entonnant une chanson à boire en duo avec le petit merle de compagnie de Vinciane Despret. Assoupi à la "place du mort", ronflant mélodieusement, J. L. Austin. Sur ses genoux, rêvant à Ulysse, Barbara Cassin. Au volant? Ben personne, tiens! Bagnole hybride, mi-vaisseau fantôme, mi-train fou.
Fotoalbumsromantik
Les couleurs ambrées de novembre ont une feuillage d'une encre bien sympathique qui bruisse de vieux os nous faisant signe, fantômes d'Aragon, de Jünger, de Brecht et de Platonov. L'automne mourant est d'une lecture réveillant d'anciennes berceuses.
Difficile d'imaginer un cas plus inouï que celui de Julian Assange. Il concerne tout le monde. Et tout le monde, ou presque, s'en fout. D'abord, on arrête les Juifs, puis les rouquins, comme on dit...
Je ne sais pas si mes chats savent lire mais quand j'entame un bouquin, l'un deux saute dessus en ronronnant. Queue devant mon nez, arrière-train couvrant la moitié de la page, ça freine un peu. Si c'est Onfray, ce n'est pas bien grave; pour Milner, Byron ou Levi, le quart d'heure académique passé, faut bien se montrer insupportable: pousse-toi un peu, petit poussin. (Réplique instantanée: Je ne suis pas ton petit poussin!).
Septembre a fait croire à un été éternel. Las! Tout comme, Adorno et Horkheimer, à une renaissance socialiste. C'était en 1956. Las! Tout comme Francis Combes, au bonheur sans fin d'une poésie rouge. Las, encore! Sans parler de Chomsky, l'optimiste incurable... Heureusement, Thomas Mann est là pour rappeler que dans tout pape sommeille un hérétique!
Les bouquins apportent la preuve que les esprits parlent. Goethe, c'est une voix douce, un peu fatiguée. Schiller, nettement plus rapeuse, mais pleine d'enthousiasme. Rimbaud? Une voix d'illuminé (et d'encrapulé)! Malraux, secouée de tics nerveux, elle saccade. Tournée générale!