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Pour paraphraser Adorno, nulle poésie ne serait possible, sinon barbare, après Gaza. Comme après Auschwitz, kif-kif. Qu'en dirait Balzac? Peut-être: que l'argent est roi, voir donc de ce côté. L'argent est-il fasciste? L'hypothèse n'est pas à rejeter
La très haute marée des feuilles mortes littéraires de septembre précède le lent ballet automnal, rouge et or, scénographié par nos amis les arbres. Ce que voyant, Léon Bloy guillotine d'un C'était-mieux-avant. Alain Badiou n'est pas en reste: tout-est-dans-l'Un. Francis Carco, lui, n'a pas voix au chapitre, radié, qu'il est.
Un été Verlaine, ça se dit? Posez la question à Joyce. Il risque de renvoyer la balle à Hölderlin, lequel, c'est bien connu, préférait le piano. Alors, quoi? Un été pianoté? On n'ose pas penser ce que Spinoza en dirait. Verlaine, lui, s'est endormi. Chut!
La mois de juin est-il baudelairien? Poser la question à Byron et il rectifiera: 2024, c'est moi, toute l'année. Pas sûr que Félicien Rops sera d'accord. Verhaeren, lui, l'œil noyé des brumes de l'âme de son âme, se contentera de commander une tournée générale. Aux poètes! Ils ont toujours raison.
Dans la galerie de nez, il en est un philosophe, l'autre historien, sans parler du nez du classicisme grec, mais il n'en est qu'un, celui de Madame Éluard, d'une beauté surnaturelle. Diderot n'en disconviendrait pas
Au téléphone, la voix d'outre-tombe des temps modernes grésille: pour Houllebecq, tapez 1, pour Debray, tapez 2, pour Voltaire, tapez 3, veillez ensuite rappeler plus tard car toutes nos lignes sont occupées...
Pages d'automne-hiver, frissonnantes & babillardes, de Bob Dylan à Roland Topor en passant par Ovide et ses copines, Eurydice, Médée, Rumeur et Arachné. En y entrant, abandonnez tout espoir
L'affaire Assange, gageons que l'humaniste Pétrarque se serait également indigné de cette persécution. Le programme insurrectionnel de George Bataille, on voit Godard signer à deux mains dans un coin de paradis celluloïd. Les mots sont des armes (vieux slogan).
Terminé, l'été. Rangée, aussi, la moisson des "maisons de mots" par quoi Steiner baptisait avec bonheur les livres. Ça va du sulfureux Ezra Pound au lance-flammes Brecht en passant par la pute céleste Grisélidis Réal et le non moins lascif Pierre Louÿs, entre autres! entre autres! il y en a pour toutes les perversions
Adorno et Weil, quel rapport? me direz vous. Hé ben parce que Maïakovski et Pilniak! Et pourquoi pas Berger, Neruda et Marilyn Monroe tant qu'on y est? Le fil conducteur, rouge, de la littérature est forcément abracadabrant. Sinon quel intérêt?