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Le cruel mois d'avril a figure de roman noir. Signé Manchette. Donc introverti avec furie monacale: c'est fois signé Hölderlin. Et implacablement anti-establishment: ah, mais! signé de lettres de sang épousant le tracé halluciné - Strindberg, évidemment
Si je compte bien, à la grosse louche, la moitié des auteurs lus au mois de mars est constituée de morts, Joyce, Aragon, Berger, Adorno, Réal. La littérature tient du spiritisme: cadavres réduits en poussière sans doute mais on peut causer avec. Trinquer, même. Tournée générale!
Septembre ferme et ouvre un cycle qui laisse un goût de cendres venant exhaler Mallarmé, Sappho, Shakespeare. Vieux compagnons morts s’adressant à qui ne le sont pas encore. Septembre et ses feuilles mortes sans sépulture, les poussières humaines vous saluent.
On a connu meilleur moisson. Sauve la mise: Keats, poète des nuages chevauchés. Un peu Péguy, aussi, de même qu’Apollinaire: ah! Salomé! ravissante décolleteuse décolletée, on en redemande...
L’homme aurait pu créer Dieu à l’image de Nietzsche – nous informe l’archange Badiou. La guillotine ne fait pas dans le détail, on le sait, Kant, Robespierre et Dieu lui-même: tchak, tchak, tchak – ceci selon Gramsci qui avait de très bonnes lectures. Plus on lit, moins on se brosse les dents (à vérifier)
Gymnopédies et escroqueries seraient-elles les mamelles de la vie paginée? Montaigne d’un côté (Quand je danse, je danse), le tiroir-caisse du best-seller de l’autre. Ce n’est pas Onfray qui contredira, ni Hugo, ni Mickey Mousse, pourquoi pas Mickey Mousse? (Il paraît que le Covid affole les rotatives, foi de covidé!)
Pour clore cet infect 2020 infecté de façon dignement eschatologique, rien que des paradis artificiels, fantômes du passé et du présent, sans masques! sans anémie spirituelle pandémique! On a cité Dumézil, Peter Weiss, Handke, di Lampedusa et Barbara à la flamboyante crinière, leur élixir coule à flot.
Petits bobos culturels (cote de rangement: Kulchur). Heidegger? Papa m’a interdit de lire. Sartre? Entre emmerdant et emmerdé. Rancière? Papa m’a obligé de lire. Houllebecq? Papa lit en cachette. John Ford? Qu’est-ce qu’il fout ici?
La relâche juilletiste et aoûtienne s’est habillée de quelques lectures de pages gazonnées où l’on voit s’ébattre, immortels, les enfants Marx et Manchette, Rilke et Rouzeau, Véry et Desnos. Un petit tour et s’en vont et reviennent
L’amour en littérature, faut pas être philosophe pour constater que c’est "porteur". La preuve par l’inbâillonnable Badiou, l’atrabilaire Schopenhauer, l’espiègle Aragon mais encore et surtout, ce vieux fou de Stendhal. En juillet, je me concentrerai peut-être sur la mort en littérature. Si je (et la planète) vis jusque là